10 idées d’adaptation au changement climatique pour le bâtiment

La mobilisation de tous les acteurs est indispensable pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et atténuer le réchauffement climatique, néanmoins ses conséquences sont déjà là et chaque structure doit s’adapter dès à présent. Voici 10 idées pour le secteur du bâtiment, tout au long de son cycle de vie.

 

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Les bâtiments doivent être conçus et gérés de manière à résister aux effets des températures extrêmes, des sécheresses, des inondations et des contraintes liées aux matériaux et à l’énergie. Voici 10 idées pour adapter  tout au long de leur cycle de vie :

  1. Installer des ombrières, brise-soleil ou autres dispositifs

L’installation d’ombrières, de brise-soleil ou d’autres dispositifs permet de lutter contre les fortes chaleurs. Ces éléments réduisent l’exposition directe au soleil et contribuent au confort thermique à l’intérieur des bâtiments, tout en réduisant la dépendance aux systèmes de climatisation.

Exemple : dans le cadre du projet EnergieSprong, l’école Georges Rascol à Saint-Jean-de-Védas a mis en place des brise-soleil pour améliorer le confort d’été et réduire l’éblouissement pour les occupants.

Immeuble végétalisé 25 Verde à Turin
  1. Végétaliser les toitures

La végétalisation des toitures présente de nombreux avantages. Elle contribue à l’isolation des bâtiments, limite les hausses de températures à l’intérieur en été, réduit les îlots de chaleur urbains et peut favoriser la biodiversité.

Exemple : l’immeuble 25 Verde à Turin a entièrement végétalisé ses toitures. Chaque appartement dispose également de deux arbres de taille adulte sur sa terrasse.

  1. Augmenter l’albédo et l’inertie thermique

L’albédo est la capacité d’une surface à réfléchir la lumière solaire. L’utilisation  de revêtements et de matériaux clairs augmente l’albédo et réduit l’absorption de la chaleur.

L’inertie thermique, quant à elle, permet de stocker et de restituer la chaleur. Le choix de matériaux à forte inertie maintiennent une température stable à l’intérieur des bâtiments et permet de diminuer ses besoins en climatisation.

Exemple : repeindre les toitures et les surfaces sombres diminue leur effet réfléchissant. Cool Roof propose notamment ce type de solutions, avec une approche low-tech et de justice sociale.

Illustration de construction sur pilotis
  1. Intégrer des dispositifs anti-inondation et prévenir le retrait-gonflement des argiles

Pour prévenir les inondations, l’intégration de dispositifs de construction anti-inondation tels que des pilotis et des ponts flottants peut être efficace pour assurer la résilience des bâtiments, réduire ainsi les coûts de réparation et assurer la sécurité des occupants.

Dans les zones sujettes au retrait-gonflement des argiles, il est possible d’opter pour des fondations plus profondes et d’éviter de planter des arbres à proximité des bâtiments.

  1. Mettre en place des systèmes de gestion des eaux pluviales

L’installation d’un système de gestion des eaux pluviales est un moyen efficace de se prémunir contre les inondations, mais également de valoriser la ressource en eau, ce qui réduit la pression sur les réseaux d’assainissement.

Exemple : le cœur d’îlot végétalisé de la ZAC de Bonne est équipé de puits d’infiltration qui permettent de récupérer les eaux pluviales du parc, plutôt que de les rejeter dans le réseau d’assainissement.

  1. Réaliser des études techniques et bio-géo-climatiques

La réalisation d’études assure une adaptation précise aux spécificités du territoire, dans l’optique de réduire les risques liés aux aléas climatiques et d’améliorer les performances des bâtiments. Ces recherches doivent être systématisées aussi bien pour la construction neuve que la rénovation.

Exemple : des outils comme DRIAS ou R4RE permettent de visualiser les évolutions climatiques simulées pour les décennies à venir, la résilience et la vulnérabilité des territoires (inondations, sécheresses, biodiversité, tempêtes, etc.).

  1. Développer des solutions de ventilation et climatisation éco-conçues

Le développement de solutions de CVC low-tech ou éco-conçues peut réduire la consommation d’énergie liée à ces usages. Ces solutions plus durables ont l’avantage de réduire les émissions de gaz à effet de serre (fluides frigorigènes, consommation d’énergie) et d’améliorer le confort des occupants.

Exemple : la climatisation adiabatique est une technique de rafraîchissement qui repose sur l’évaporation de l’eau pour abaisser la température de l’air. Elle consomme jusqu’à 10 fois moins d’énergie que la climatisation traditionnelle et utilise un matériel sans fluide réfrigérant.

  1. Prolonger la durée de vie des bâtiments et matériaux existants

Donner une seconde vie aux infrastructures et matériaux doit devenir un réflexe, afin de réduire la pression sur l’approvisionnement, les ressources et les écosystèmes. La flexibilité et la mixité des usages permet aussi de prolonger leur durée de vie.

Exemple : à Suresnes, les anciens laboratoires Airbus ont été transformés pour accueillir des logements étudiants, des commerces et des espaces tertiaires. Le projet a été conçu dans une démarche de réemploi maximal de matériaux et de Zéro Artificialisation Nette.

  1. Désartificialiser les sols et réintégrer la nature en ville

La désartificialisation et la création d’espaces verts améliorent grandement la qualité de vie des habitants, réduit les îlots de chaleur urbains et augmente la résilience face aux aléas climatiques. La sélection d’espèces végétales locales adaptées aux événements climatiques actuels et futurs est clé pour pérenniser cette réintégration de la nature en ville.

Exemple : à Medellin, en Colombie, des couloirs verts ont été créés grâce à des espèces soigneusement sélectionnées. Ils ont permis de diminuer l’effet d’îlot de chaleur urbain.

Illustration de l'installation de panneaux solaires sur un toit
  1. Favoriser l’autoconsommation énergétique

Les bâtiments ont besoin de renforcer leur sécurité énergétique face aux impacts potentiels du réchauffement climatique sur les prix, l’approvisionnement et les infrastructures. Réduire ses consommations reste la priorité, puis chacun peut trouver des solutions d’autoconsommation adaptées à son contexte (panneaux solaires, réseaux de chaleur…).

Ex. à Lyon, Hikari est un îlot à énergie positive, regroupant bureaux, logements et commerces. Il s’appuie à la fois sur des panneaux photovoltaïques en façade et toiture, sur un système de géothermie et une centrale de cogénération avec machine à absorption.

 

En intégrant ces idées dans vos projets, vous contribuerez à la résilience de vos bâtiments face au changement climatique.

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