10 idées d’adaptation pour l’industrie agroalimentaire

Face au réchauffement climatique, toutes les structures et tous les secteurs devront d’adapter. Nous présentons 10 idées pour l’adaptation de l’agroalimentaire, de l’amont au produit, tout au long de sa chaîne de valeur.

 

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Le secteur agroalimentaire est confronté à des défis majeurs liés au changement climatique. Pour assurer la pérennité des entreprises, gagner en compétitivité et en résilience, il est essentiel de s’adapter. Dans cet article, nous explorerons dix idées d’adaptation pour le secteur agroalimentaire, de l’amont à l’aval en passant par la transformation.

Sur l’amont :

  1. Favoriser le recours à des variétés adaptées

Intégrer des variétés de cultures spécifiquement adaptées au réchauffement climatique dans les cahiers des charges matières premières permet d’assurer les rendements agricoles et donc de sécuriser ses approvisionnements.

 Exemple : Il est crucial de privilégier les variétés plus précoces ou tardives, ainsi que celles résistantes au stress hydrique.

  1. Développer une stratégie d’achats résiliente

Orienter les achats de matières premières vers des ingrédients issus de pratiques agricoles résilientes au changement climatique est bénéfique pour les sols, et donc améliore les rendements, tout en soutenant un autre modèle d’agriculture. Ces pratiques impliquent un surcoût, que les industriels pourraient assumer en partie.

Exemple : Il est possible d’encourager la couverture systématique des sols (couverts végétaux, doubles cultures) pour préserver et réenrichir les sols en matière organique. Diversifier également les sources de fourrage pour les animaux est essentiel. Enfin, réintroduire des arbres à l’intérieur des parcelles améliore la structure des sols et apporte de l’ombre aux animaux.

Grenouille verte près d'un plan d'eau
  1. Régénérer les cycles de l’eau

Contribuer à des projets de régénération des cycles de l’eau sur ses sites et dans la chaîne de valeur diminuera les risques de stress hydriques sur les territoires.

Exemple : La désimperméabilisation des surfaces artificialisées (comme les parkings goudronnés) permettra à l’eau de pluie de se réinfiltrer dans les sols. Soutenir la restauration de zones humides dégradées est également primordial. Enfin, soutenir des projets de réaménagement du territoire, pour optimiser les flux d’eau, limite le ruissellement en cas de forte pluie et augmente la résilience hydrique.

Au niveau de la transformation :

  1. Anticiper les risques

La réalisation systématique d’un diagnostic de vulnérabilité et l’élaboration d’un plan d’actions pour chacun des sites est un levier particulièrement pertinent pour la résilience de l’entreprise et de ses activités.

Exemple : L’outil Bat-ADAPT permet d’évaluer la sensibilité d’un bâtiment aux différents aléas (sécheresses, risques de retrait-gonflement des argiles, remontées des nappes, inondations par débordement, tempêtes et vents violents, grands froids, mouvements de terrain…).

  1. Augmenter sa résilience énergétique

Systématiser la sobriété, l’efficacité énergétique, et développer l’autonomie énergétique de ses installations est crucial pour plus de résilience.

Exemple : réduire ses consommations au maximum, et chercher les sources d’énergies renouvelables selon le potentiel, les caractéristiques et les besoins de chaque site (récupération de chaleur, solaire, biomasse…)

Vue aérienne d'une personne travaillant sur un chantier
  1. Protéger la santé et assurer la sécurité des travailleurs

Les conditions climatiques extrêmes doivent être intégrées aux actions liées à la santé et à la sécurité des travailleurs. Le Document Unique d’Évaluation des Risques Professionnels pourra ainsi être enrichi.

Exemple : Prévoir des actions en cas de fortes chaleurs, adapter les temps de travail, équiper les ateliers de transformation favorise le confort thermique des salariés.

  1. Optimiser les flux logistiques

Pour limiter les risques de rupture d’activité partielle ou totale en cas d’événements extrêmes, les flux logistiques doivent être repensés.

Exemple : La diversification des fournisseurs et la prévision d’alternatives en cas de perturbations sont essentielles. Il est nécessaire d’anticiper des aléas comme la rupture du fret fluvial en amont ou en aval à cause de la baisse du niveau des eaux de nos fleuves, les ruptures d’infrastructures routières ou rail dues à des catastrophes naturelles.

Au niveau du produit :

  1. Faire évoluer ses produits et les adapter au changement climatique

Des critères liés à l’adaptation au changement climatique doivent être intégrés dans la stratégie d’innovation produits.

Exemple : On peut utiliser des critères comme l’impact carbone des ingrédients, l’intensité des besoins en eau lors du process de fabrication, la sensibilité du produit à des conditions climatiques extrêmes…

Au niveau de la filière

  1. Partager ses expériences et éviter la maladaptation

L’intégration ou le développement de groupes de partage d’expériences est un moyen de mutualiser les bonnes pratiques sur un territoire. Collaborer avec d’autres acteurs de l’industrie permettra d’échanger des connaissances et d’éviter les erreurs de maladaptation.

Exemple : Il est possible de rejoindre les groupes de travail locaux existants, portés par des institutionnels comme l’Etat, l’ADEME, les régions, les agences de l’eau, l’Office français de la biodiversité, l’Agence régionale de santé… et où les acteurs privés sont peu représentés.

Deux personnes penchées sur des plates dans un champ
  1. Œuvrer pour la santé des sols et la résilience collective

L’objectif est d’initier ou de rejoindre des démarches collectives de filière pour faire reconnaître l’importance de la santé des sols, afin d’œuvrer à leur rétablissement et gagner en résilience.

Exemple : Rejoindre un groupement d’entreprises, coopératives, agriculteurs, chambres d’agriculture, experts agronomes, scientifiques, associations… peut permettre de chercher des solutions et faire évoluer les pratiques. Participer à faire reconnaître la valeur d’un « capital sol en bonne santé » dans le processus de transmission des fermes favorise l’investissement des agriculteurs dans des pratiques favorables à la santé des sols agricoles.

 

L’adaptation au changement climatique est un impératif pour l’industrie agroalimentaire. En prenant des mesures concrètes, nous pouvons assurer la résilience de nos entreprises tout en préservant notre planète. Ensemble, relevons ce défi pour un avenir plus vert et prospère.