Froid industriel : pourquoi optimiser sa consommation et sa production ?

Le froid se retrouve dans tous les secteurs d’activité industriels et peut représenter jusqu’à 50 % de la consommation électrique d’un site. Optimiser le froid présente de nombreux avantages, d’un point de vue économique mais aussi environnemental. Pour mettre en place son projet, il faut d’abord bien dimensionner ses besoins, mais aussi identifier les aides et subventions existantes.

Qu’est-ce que le froid industriel ?

Le froid industriel est une technique permettant d’obtenir une température ambiante précise et de la maintenir, quelle que soit la température de l’air extérieur dans des locaux de production, de stockage ou des bureaux. Il est obtenu grâce à un transfert de calories entre des sources chaudes et froides, à l’aide d’un compresseur et d’un fluide frigorifique. La chaleur est ainsi rejetée de l’intérieur vers l’extérieur grâce à un système thermodynamique.

Le froid est un usage énergétique très important pour l’industrie pour 3 aspects principaux :

  1.  On le retrouve dans tous les secteurs d’activité de l’industrie
  2. Il est utilisé pour de nombreux usages et via de nombreux équipements : fluides frigoporteurs pour refroidir les process (verrerie, métallurgie ou plasturgie, etc.), centrales de traitement de l’air pour créer des environnements propres (pharmaceutique et cosmétique), chambres froides positives et négatives pour une parfaite qualité des produits (agroalimentaire et pharmaceutique), climatisation (tous secteurs) …
  3. Il peut représenter jusqu’à 50% de la consommation électrique d’un site et donc une part non négligeable de la facture énergétique des industriels !

Quels sont les enjeux du froid industriel ?

Enjeux réglementaires et environnementaux

La réglementation F-Gas, en vigueur depuis 2015, est une réglementation européenne applicable à tous les états membres de l’Union Européenne. Elle vise la réduction de l’utilisation des gaz à fort effet de serre dans la climatisation et la réfrigération.

Les ambitions de la directive F-Gas : diviser par 5 les émissions de gaz à effet de serre liées aux fluides frigorigènes en interdisant l’utilisation des fluides HFC (hydrofluorocarbures) ayant un pouvoir de réchauffement global (GWP) supérieur à 150 d’ici à 2030 et en les bannissant totalement d’ici à 2050.

Exemples de fluides dont l’utilisation ne sera plus permise en 2030 : R404A, R407B, R422A, R422D, R507A.

Exemples de fluides dits « verts », qui sont les moins nocifs pour l’environnement et qui pourront continuer à être utilisés après 2030 : NH3 (GWP = 0), CO2 R744 (GWP = 1), propane (GWP = 3).

Deux hommes blancs portant un casque dans une usine

Cette interdiction s’applique à toute organisation disposant d’équipements de réfrigération, quels qu’ils soient : groupes froids, climatiseurs, etc.

En attendant, la réglementation impose également de détecter les fuites de fluides frigorigènes via des détecteurs et de réaliser des contrôles d’étanchéité réguliers pour limiter les émissions de gaz à effet de serre liés aux fluides frigorigènes.

Selon votre installation, vous pouvez soit réaliser un rétrofit de votre système de production de froid, c’est-à-dire le reconvertir pour qu’il devienne compatible à un fluide dit « vert » (mais cette solution n’est souvent pas possible) soit changer votre installation.

Enjeux économiques

Les enjeux économiques autour des fluides frigorigènes sont importants.

  • C’est un poste de consommation significatif pour de nombreux industriels et peut représenter jusqu’à 50 % des consommations électriques des sites.
  • Les fuites de fluides frigorigènes entraînent, au-delà des émissions de gaz à effet de serre, un coût important.
  • La réduction des quotas de production voire l’interdiction de production pour certains fluides engendre une augmentation des prix des HFC.

Enjeux autour de la récupération de chaleur

La production de froid génère de la chaleur. Produire du froid induit donc une production de chaleur, que l’on appelle fatale lorsqu’elle n’est pas récupérée.

Cette chaleur peut être récupérée grâce à différents équipements : condenseurs, désurchauffeurs, etc. Elle est ensuite valorisée dans le process de production, pour le chauffage de locaux ou de l’eau chaude sanitaire.

La récupération de chaleur est d’ailleurs un moyen de fortement décarboner la production de chaleur !

Quelles sont les aides financières pour optimiser sa production de froid ?

Des primes Certificats d’Economies d’Energie (CEE) existent pour réduire ses consommations d’énergie sur le poste froid industriel.
Tour aéroréfrigérante
Homme asiatique portant un casque examinant une tour aéroréfrigérante

IND-UT-115

Système de régulation sur un groupe de production de froid permettant d’avoir une basse pression flottante (taux de couverture de l’investissement faible)

IND-UT-113

Système de condensation frigorifique à haute efficacité (taux de couverture de l’investissement moyen)

IND-UT-116

Système de régulation sur un groupe de production de froid permettant d’avoir une haute pression flottante (taux de couverture de l’investissement moyen)

IND-UT-135

Freecooling par eau de refroidissement en substitution d’un groupe froid (taux de couverture de l’investissement moyen

IND-BA-112

Système de récupération de chaleur sur une tour aéroréfrigérante (très bon taux de couverture de l’investissement)

IND-UT-117

Système de récupération de chaleur sur un groupe de production de froid (très bon taux de couverture de l’investissement)

Quelles sont les autres subventions ?

D’autres subventions de l’ADEME existent surtout sur la partie récupération et valorisation de chaleur fatale à la fois pour la réalisation d’études (études en faveur de la transition écologique et énergétique) et pour la mise en œuvre (Fonds Chaleur).

Les études sont subventionnées entre 60 et 80 % du montant selon la taille des entreprises.

Le Fonds Chaleur subvention entre 30 et 60 % du montant du projet selon la taille de l’entreprise et le type de projets. La quantité d’énergie thermique valorisée doit être supérieure à 1 GWh / an. La subvention est compatible avec les primes CEE.

Comment bien dimensionner vos besoins ?

Pour optimiser les consommations de froid et réduire les impacts carbone, nous proposons une approche en 3 temps.

  1. Tout d’abord, une analyse des données de consommation de froid. Cela permet d’identifier les gaspillages et les différents dysfonctionnements éventuels. Par exemple, une vanne ouverte à 100% alors que le besoin est moindre ou un problème de maintien en température sur un process.
  2. Dans un second temps, il faut regarder les systèmes de production de froid alternatifs et de quelle manière optimiser la production de froid mécanique. Pour cela, il faut penser à la régulation HP et BP flottante, à la variation de vitesse ainsi qu’à la récupération de chaleur.
  3. En dernière étape, il est nécessaire d’optimiser cette production de froid vraiment nécessaire pour les besoins. Pour cela, il faut chercher un certain nombre de critères qui permettront de comparer les différentes installations et de trouver la bonne adéquation entre les besoins, les niveaux de température requis, la puissance des installations mais aussi la distance entre la salle des machines et les usages.

Des exemples de projets sur le froid industriel

Aperçu de la vidéo de Sandrine Hingrez
Découvrez la vidéo de Sandrine
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