Améliorer l’efficacité énergétique de votre entreprise

Pour améliorer l’efficacité énergétique de votre entreprise, il est essentiel d’agir dans le bon ordre. Découvrez les réglementations clés et les actions phares pour optimiser vos consommations d’énergie et réduire les coûts associés.

Efficacité énergétique : définition et principes

L’efficacité énergétique repose sur le rapport entre la quantité d’énergie consommée pour faire fonctionner un service ou fabriquer un produit et la quantité d’énergie fournie. L’ambition est de consommer moins d’énergie mais mieux.

Avant toute chose, il convient de réduire au maximum ses consommations énergétiques en travaillant sur les usages avec des actions qui ne requièrent pas ou de faibles investissements.

La Gestion Technique du Bâtiment (GTB), par exemple, peut s’avérer très utile pour automatiser des consignes et éviter les gaspillages énergétiques. En effet, elle permet de :

  • mettre en place des consignes de température adaptées à la météo,
  • décaler le fonctionnement de certains équipements selon les horaires d’ouverture des bâtiments,
  • éteindre le chauffage / la climatisation après la fermeture et monter en température graduellement selon les horaires d’ouverture.

Après ces premiers pas, les entreprises peuvent s’inscrire dans une démarche d’efficacité énergétique à long terme. Pour cela, vous pouvez travailler sur la structure des bâtiments (rénovation énergétique, isolation…) afin qu’ils conservent mieux l’énergie ou sur les process de production (électrification, restructuration des utilités…). D’autres possibilités concernent le remplacement d’équipements par de moins énergivores ou la récupération et la valorisation de chaleur fatale, par exemple.

Visuel en 3D d'un magasin

Efficacité énergétique, quels enjeux pour les entreprises ?

En France, de nombreuses réglementations nationales ou européennes obligent les entreprises à piloter et réduire leurs consommations énergétiques. C’est le cas du décret tertiaire, du décret BACS ou encore du paquet Fit for 55 et de sa déclinaison avec la loi DADDUE.

La loi DDADUE d’avril 2025 portant notamment sur l’efficacité énergétique et transposition de la directive européenne, oblige désormais au déploiement de Systèmes de Management de l’Energie certifiables, pour les entreprises les plus consommatrices d’énergie (plus de 23,6 GWh par an). La loi rend également les audits énergétiques obligatoires tous les 4 ans pour les entreprises consommant plus de 2,75 GWh par an.

L’efficacité énergétique dans le secteur tertiaire

Le décret tertiaire fixe des objectifs de réduction de consommation d’énergie pour les bâtiments tertiaires de – 40 % en 2030, – 50 % en 2040 et – 60 % en 2050. Les entreprises qui disposent de surface de bâtiment de plus de 1 000 m² doivent ainsi travailler sur l’amélioration de l’efficacité énergétique de ces derniers.

Le décret BACS rend obligatoire l’installation d’une Gestion Technique du Bâtiment (GTB) avant le 1er janvier 2027 pour les équipements de CVC dépassant 70kW. Pour les autres, l’installation devait avoir lieu avant le 1er janvier 2025. Une GTB, on l’a vu, permet d’automatiser les réglages et de réduire les gaspillages dans les bâtiments tertiaires.

La loi d’Accélération de la Production d’Energie Renouvelable, quant à elle, met en avant la valorisation du foncier des entreprises, par exemple des parkings. Les parkings de plus de 1 500 m² et les bâtiments d’au moins 500 m² devront être couverts de panneaux photovoltaïques, favorisant l’autoconsommation d’énergie. Toute installation doit être bien dimensionnée en fonction des besoins énergétiques des entreprises et c’est en cela que ces projets s‘inscrivent dans une démarche d’efficience énergétique.

Quelles sont les réglementations énergie et carbone dans le tertiaire ?

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L’efficacité énergétique dans le secteur industriel

Dans l’industrie, le chauffage, la ventilation, les procédés thermiques ou encore la production de froid et d’air comprimé sont des postes très consommateurs d’énergie.

De plus, la décarbonation du secteur s’accélère avec la réduction annuelle des quotas carbone. Cependant, les liens entre décarbonation et efficacité énergétique sont forts : réduire ses émissions de gaz à effet de serre est possible grâce à des actions d’efficacité énergétique.

Qu’il s’agisse d’entreprises tertiaires ou industrielles, face à la forte volatilité des coûts de l’énergie, l’efficacité énergétique est un levier d’économies et d’anticipation.

La première étape d’une démarche est la réalisation de mesures de la consommation énergétique par un bilan ou audit énergétique, pour évaluer les efforts à réaliser.

Comment calculer l’efficacité énergétique d’un bâtiment ?

Le bilan énergétique est une photo à un instant t de vos consommations d’énergie. Cet état des lieux vise à créer un plan d’actions hiérarchisées, pour répondre aux objectifs de réduction fixés.

Un audit énergétique se réalise en 3 étapes :

  1. Lancement

La phase initiale a pour but de déterminer le périmètre de l’audit, notamment pour respecter les contraintes réglementaires ou pour avoir une vision représentative de sa performance énergétique. Une entreprise disposant de plusieurs filiales pourra effectuer son bilan sur un ou plusieurs sites, par exemple.

Par ailleurs, des sous-groupes au profil d’activité similaire pourront être dressés.

  1. Collecte des données

Les données de consommation d’énergie sont collectées sur les sites définis, afin de comprendre l’état du bâti et des équipements, le volume et les postes de consommation d’énergie, ainsi que les habitudes des utilisateurs.

  1. Analyse

L’audit énergétique est le fruit de l’analyse des données collectées. C’est également un recueil des propositions d’améliorations à mener, pour diminuer les consommations d’énergie. Ces préconisations peuvent porter sur le bâti, les installations techniques (équipements, process) et leurs optimisations ou sur leurs conditions d’exploitation.

Les solutions pour améliorer son efficience énergétique ?

L’audit énergétique est le point de départ d’une démarche d’efficacité énergétique, mais c’est bien évidemment la mise en œuvre des actions qui génère des économies d’énergie.

Avant de choisir les actions les plus pertinentes, vous devrez définir des objectifs et des indicateurs de performance énergétique. Ils peuvent s’inscrire dans un schéma directeur énergie ou une stratégie climat, c’est-à-dire au sein d’une véritable feuille de route de performance énergétique. Différents leviers seront étudiés.

Dans le cas de l’efficacité énergétique, le plan d’action est construit en fonction des gisements identifiés, de votre ambition de réduction mais aussi des temps de retour sur investissement.

Pour ce faire, il intègre également les investissements nécessaires à la réalisation de ces actions. Une combinaison de subventions, de primes Certificats d’Economie d’Energie et de solution de tiers-financement peut être possible, en fonction de vos projets.

Exemple de logiciel GTB

Le plan d’action liste :

  • Des actions sans investissement, concernant le pilotage des équipements et utilités en fonction de paramètres pertinents (horaires de fonctionnement ou d’ouverture, données météorologiques, volume de production…) ou la mise en œuvre d’un système de management de l’énergie
  • Des actions à moyen terme, nécessitant des investissements, par exemple le remplacement d’équipements pour de plus performants et moins énergivores (éclairage, moteur, chaudière), leur optimisation (HP / BP flottante, brûleur micro-ondulant, séquenceur / compresseur d’air comprimé) ou leur régulation et pilotage (variateurs de vitesse pour moteurs, régulation de la CVC). On peut aussi citer l’installation d’une Gestion Technique du Bâtiment (GTB) pour piloter plus finement les actions et équipements énergivores (eau chaude sanitaire, CVC, éclairage…)
  • Des opérations portant sur l’enveloppe du bâti ou sur l’évolution des process de production (récupération et valorisation d’énergie fatale, restructuration des utilités)

Dans le cas d’actions d’ampleur, nécessitant des travaux, vous devrez réaliser des études techniques, puis consulter, analyser et choisir les meilleurs prestataires et équipements selon vos besoins énergétiques, techniques et financiers. Il vous faudra aussi réaliser le suivi du chantier, jusqu’à sa réception.

Cette démarche doit vivre sur le long terme, notamment par le suivi des performances et du déploiement des actions. Un accompagnement par un energy manager ou la mise en place d’un système de management de l’énergie (norme ISO 50 001) permet d’optimiser les progrès, la performance énergétique du site et d’éviter les dérives, tout en animant les parties prenantes de la démarche. Utiliser une plateforme de monitoring énergétique, dès la collecte, assure un meilleur pilotage énergétique de vos projets et équipements.

Les financements et aides pour la transition énergétique

Une démarche d’efficacité énergétique peut nécessiter des investissements importants. L’État français propose des subventions et dispositifs d’aides destinés aux entreprises, pour encourager les économies d’énergie.

Les Certificats d’Économie d’Énergie (CEE), par exemple, s’adressent aux entreprises du tertiaire ou de l’industrie et ciblent des actions précises, visant à faire diminuer les consommations énergétiques.

Le dispositif, qui implique les fournisseurs d’énergie et les entreprises, repose sur l’envoi de dossiers de demandes au Pôle National des Certificats d’Économies d’Énergie (PNCEE). Une fois le dossier validé, les fournisseurs d’énergie financent tout ou partie des travaux selon les opérations et reçoivent, en contrepartie des certificats.

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Subventions dans l’industrie

Le secteur industriel, fortement consommateur d’énergie, doit investir massivement pour réduire ses consommations. Afin d’accélérer le passage à l’action, des subventions sont proposées par l’État à toutes les étapes d’une démarche d’efficacité énergétique :

Subvention trajectoire d’investissement bas carbone de l’ADEME :

Elle permet la création d’une feuille de route opérationnelle et d’investissements de décarbonation : de la fixation d’objections à l’étude des gisements et à la construction d’un plan d’action énergétique (sobriété énergétique, efficacité énergétique, récupération de chaleur fatale, énergies renouvelables) voire sur le scope 3 (achats responsables, gestion des déchets, etc.).

Elle est dédiée aux industriels et subventionne entre 60 et 80% de la mission selon la taille des entreprises sur une assiette éligible de 50 000 €.

Subvention études en faveur de la transition écologique et énergétique de l’ADEME :

Elle favorise le recours aux études de faisabilité pour la décarbonation d’un site industriel. Il peut s’agir d’études sur l’efficacité énergétique, mais aussi sur la valorisation de chaleur fatale ou encore l’électrification des process.

La subvention couvre 60 à 80 % maximum du coût de l’étude, plafonnée à 50 000 € pour les diagnostics et à 100 000 € pour les études d’accompagnements.

Subvention Pro-SMEn de l’ADEME :

Les entreprises industrielles peuvent se tourner vers l’ADEME pour mettre en place un système de management de l’énergie certifié, par exemple répondant à la norme ISO 50 001. Avec la loi DADDUE, les entreprises ayant une consommation supérieure à 23,6 GWh par an devaient en faire la demande avant le 30 septembre 2025. Les autres auront à demander la subvention avant décembre 2026. La subvention est plafonnée à 40 000 €, pour 20 % des dépenses énergétiques.

Subvention Fonds Chaleur de l’ADEME :

Cette subvention favorise la valorisation de chaleur fatale, la création de réseaux de chaleur, ou la production d’énergies renouvelables (biomasse, méthanisation, géothermie, solaire thermique). Elle couvre entre 30 et 60 % maximum du coût du projet, en fonction de la taille de l’entreprise et du type de projets. La subvention est compatible avec les primes CEE.

Pour tout savoir sur les subventions et aides dans l’industrie :

Schéma illustrant la combinaison des CEE et de la location ou du Contrat de Performance Energétique (CPE) ou du contrat clé en main

Autres solutions

En plus du recours aux primes CEE et aux subventions publiques, des solutions permettent de couvrir le reste à charge de vos projets d’efficacité énergétique, dans le tertiaire et l’industrie.

En effet, avec des montages financiers adaptés (CAPEX/OPEX, déconsolidation, etc.) le ROI des projets est amélioré et la trésorerie préservée.

  • La location évolutive pour faire évoluer son parc d’équipements selon les contraintes réglementaires, les innovations technologiques ou la fluctuation des besoins
  • La solution clé en main financée pour disposer d’un interlocuteur unique pour concevoir, déployer et financer un projet complexe
  • Le Contrat de Performance Énergétique (CPE) pour une garantie des économies d’énergie réalisées, en faisant porter le risque sur le prestataire

En résumé

En France, les entreprises sont soumises à diverses réglementations (décret BACS, décret tertiaire, transposition de la directive européenne sur l’efficacité énergétique…) qui visent à réduire leur consommation d’énergie, mais aussi à améliorer leur performance énergétique et à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. Dans tous les secteurs, l’efficacité énergétique commence toujours par des mesures de la consommation d’énergie. Puis les actions, avec ou sans investissement, sont hiérarchisées en fonction des gisements d’énergie identifiés. Les actions d’ampleur peuvent être financées par des aides, subventions ou montages financiers adaptés.