Investir dans la décarbonation : frein ou opportunité pour les entreprises ?

96 % des répondants au baromètre GreenFlex – LCL 2022 « Les entreprises face au changement climatique » pensent qu’il est encore possible d’infléchir les trajectoires de décarbonation. Cependant, on note un décrochage entre l’ambition, la construction d’une feuille de route et le passage à l’action. Le financement est un des freins majeurs identifiés. Pourtant, investir dans la décarbonation, n’est-ce pas un levier économique pour les entreprises ?

 

 

 

Décarbonation : un passage obligé dans le contexte actuel ?

En 2022, GreenFlex et LCL ont reconduit une étude auprès de plus de 300 décideurs d’entreprises pour mieux comprendre les motivations et les freins dans leur démarche de décarbonation.
Couverture de la 2ème édition du baromètre LCL-GreenFlex des entreprises face au changement climatique

59 % des entreprises répondantes ont renforcé leurs ambitions de décarbonation au cours de l’année précédente, ce qui peut être expliqué par plusieurs facteurs :

  • Une multiplication des prix de l’électricité par 7,3 et des prix du gaz par 6,5 entre 2021 et 2023 : elle a engendré pour 93 % des répondants la volonté d’accélérer leurs actions, afin de limiter l’impact de la hausse des prix sur leur rentabilité et leur compétitivité
  • Une augmentation de la pression exercée par les parties prenantes et notamment celle des clients (+8 points par rapport à 2021) : ils demandent de plus en plus de preuves de performance environnementale et menacent de déréférencer leurs fournisseurs si les indicateurs requis ne sont pas atteints ou améliorés.
  • En interne et avec un marché du travail tendu, les collaborateurs sont également de plus en plus attentifs à la démarche environnementale et sociale de leur employeur, et à occuper un emploi porteur de sens.
  • L’apparition de nouvelles réglementations toujours plus contraignantes et sur de nombreux usages : démarche d’efficacité énergétique avec le décret tertiaire, investissements durables avec la taxonomie verte, Gestion Technique du Bâtiment avec le décret BACS, froid avec la directive F-Gas, etc.
Graphique sur le renforcement des ambitions carbone des entreprises
Malgré ce contexte très propice au changement, beaucoup d’entreprises ont du mal à passer à l’action et tout particulièrement les TPE/PME : 42 % seulement d’entre elles ont engagé des projets de sobriété ou d’efficacité énergétique contre 64 % des ETI/GE.
Une homme et une femme en réunion

Quels sont les freins au passage à l’action ?

La complexité de la problématique

Pour décarboner concrètement ses activités, il est primordial de disposer d’un état des lieux de ses émissions, grâce à un Bilan Carbone®. Pourtant, l’étude révèle que seules 47 % des ETI/GE ont en déjà réalisé un contre 27 % des TPE/PME.

Ensuite, il est nécessaire de construire une feuille de route opérationnelle et d’investissements, qui permettra de prioriser, voire de mutualiser les projets pour optimiser les gains. Là encore, une faible proportion des entreprises, même moindre qu’en 2021, l’ont établie : 36 % des ETI/GE versus 20 % des TPE/PME.

Le montant des investissements et la complexité des dispositifs de subventions

Les décideurs considèrent le montant des investissements à effectuer et la complexité des dispositifs d’aides et de subventions comme les autres freins majeurs (respectivement 46 % et 41 % des répondants). S’entourer des bons experts fera la différence. Ils seront capables d’identifier à la fois les subventions publiques et les primes CEE pour diminuer l’investissement. En complément, il faut mobiliser les bons outils pour financer le reste à charge des projets, à savoir la location évolutive, les Contrats de Performance Energétique, ou les prêts bancaires verts.

Les entreprises sont encore peu nombreuses à faire appel à ce type de financements : 72 % déclarent auto-financer leurs projets et mobilisent ainsi leurs capitaux, alors que les outils de financement de la transition permettent des retours sur investissement rapides, voire immédiats pour certains projets !

3 personnes en réunion devant un mur végétal

Les entreprises doivent faire évoluer leur modèle pour se décarboner

La hausse des prix de l’énergie et du CO2, les nouvelles réglementations et la pression grandissante des parties prenantes renforcent l’urgence à agir. Or la décarbonation concerne l’ensemble des pratiques. Elle doit donc s’inscrire dans la stratégie de l’entreprise et intégrer les investissements : objectifs, feuille de route site par site, anticipation des projets pour mutualiser les coûts (travaux, arrêts de production) et générer des gains plus rapidement, lissage des redevances pour améliorer le cash-flow sur le moyen terme…

Les actions court terme sont bien sûr nécessaires pour générer des gains rapides, mais elles ne suffiront pas pour répondre aux objectifs ambitieux attendus.

En s’appuyant sur des solutions techniques, financières et digitales, les organisations pourront planifier leur démarche, la mettre en œuvre et piloter leur performance sur le long terme.