Quand les collaborations public-privé accélèrent la transition environnementale et sociétale

En s’alliant, collectivités et entreprises sont plus puissantes pour activer la transformation des territoires. La clé est de créer le dialogue entre ces acteurs aux intérêts convergents

S’allier pour atteindre des ambitions environnementales élevées

Les collectivités ont des objectifs environnementaux et climatiques forts, afin de contribuer à la Stratégie nationale bas carbone. Sources de confiance pour les citoyens, elles sont aussi autorités de décision, d’impulsion et de planification pour activer la transformation des territoires. Quant à la mise en œuvre, elles ont tout lieu de s’allier aux entreprises et industriels locaux. Ces derniers ont eux-mêmes des ambitions environnementales élevées et beaucoup à gagner dans ces partenariats.

GreenFlex a accompagné trois projets qui mettent en lumière la force de ces collaborations public-privé pour accélérer la transition environnementale et sociétale. Ils étaient présentés dans un webinaire à l’occasion du Salon des Maires, en fin d’année dernière.

Trois exemples de collaborations public-privé qui activent la transformation des territoires

• Raisonner au-delà de son usine pour créer une boucle énergétique locale

Aux environs de Rennes, la zone industrielle de La Janais bénéficie de 53ha laissés vacants par l’évolution des activités de PSA. La métropole a souhaité redynamiser cet espace, pour réindustrialiser et créer de l’emploi, mais aussi contribuer à sa stratégie environnementale, en misant sur l’installation d’entreprises de la mobilité décarbonée et de l’écoconstruction. Dans l’objectif d’accroître l’attractivité de la zone, une réflexion a été lancée avec GreenFlex et Territoires (aménageur de la métropole de Rennes), afin d’identifier les mutualisations possibles pour ses occupants. L’étude a conclu à la mise en place d’une boucle énergétique locale, capitalisant sur le réseau de chaleur de PSA.

Au-delà de la dynamique créée sur la zone, ce projet permettra à la fois de réduire le bilan carbone des véhicules du constructeur, et de produire de l’énergie renouvelable pour le territoire. Le dialogue entamé entre l’industriel et la collectivité aura amené PSA à dépasser ses intentions initiales, en pensant sa stratégie de décarbonation à une échelle plus large que son seul site. Plus généralement, la démarche a invité chacun à sortir de ses schémas prédéterminés, passant d’une logique de propriété à une logique de services, d’une logique d’utilisation propre à une logique de mutualisation…

• Des financements pour contribuer à l’ambition de première région à énergie positive

En Occitanie, Andros souhaitait aller au-delà des engagements RSE définis avec GreenFlex il y a quelques années. L’industriel a ainsi initié une démarche d’excellence énergétique et travaillé à un plus fort ancrage territorial. Un plan d’investissements de près de 30 millions d’euros a été défini, comprenant la construction d’un centre logistique de stockage froid avec panneaux photovoltaïques, la récupération d’énergie fatale, la valorisation énergétique des déchets, et la réutilisation de l’eau rejetée pour le transport des denrées alimentaires. L’Occitanie, où siège Andros, a pour objectif de devenir la première région à énergie positive. Dans cette optique, GreenFlex et l’AREC (Agence Régionale Energie Climat) ont amorcé une nouvelle forme d’accompagnement par la région. Celle-ci a su apporter à Andros un soutien financier complémentaire aux dispositifs existants pour la réalisation de ces projets, et ainsi bénéficier d’une contribution significative à la réduction de l’impact carbone sur son territoire (plus de 12 000 tonnes CO2). L’ouverture d’un canal de communication avec la région était une voie nouvelle, qui se veut accessible à d’autres acteurs privés. Ce décloisonnement des acteurs du territoire montre ses vertus, tant pour l’entreprise agroalimentaire soutenue dans sa démarche, que pour la collectivité qui répond à son enjeu de transition environnementale.

• Une adaptation de l’offre pour répondre à la demande publique de rénovation énergétique

Près de Lille, le projet EnergieSprong a réuni les intérêts des acteurs du bâtiment, ceux du bailleur Vilogia, soucieux de lutter contre la précarité énergétique et d’améliorer la qualité de ses logements sociaux, et ceux de la métropole, aux objectifs environnementaux et sociaux alignés. Porté par GreenFlex en France, le programme de massification de la rénovation énergétique Energie = 0 repose sur la mobilisation d’une communauté locale d’entreprises du bâtiment (Rabot Dutilleul, Pouchain, Nortec, Symoe et RedCat). Ensemble, ces dernières modifient leurs façons de faire pour remplir un cahier des charges commun et réaliser des rénovations à très haute performance garantie.

En regroupant et formant des professionnels du bâtiment, cette méthode innovante a réussi à adapter l’offre pour répondre aux ambitions élevées des maîtres d’ouvrage publics en matière de rénovation énergétique. En parallèle, la démarche redynamise le tissu local et offre un volume de projets plus important aux PME, ainsi qu’une meilleure qualité des travaux effectués, à des prix compétitifs.

Créer et animer le dialogue : le passage clé

Casser les silos entre acteurs publics et privés permet d’activer certains projets, et surtout de décupler leurs impacts. Créer et animer le dialogue entre ces parties hétérogènes est le passage clé. Cela nécessite souvent des intermédiaires, capables d’identifier et convaincre des intérêts convergents, d’apporter de la crédibilité, de comprendre les enjeux industriels et économiques, d’accompagner sur les aspects techniques…

Ces collaborations public-privé demandent une autre façon de faire et de communiquer. Ceux qui ouvrent la voie montrent qu’elles valent le coup pour accélérer et donner une autre ampleur à la transformation des territoires.