Faut-il mettre un prix sur le carbone ?

Le financement de la transition énergétique est incontournable

Pour lutter contre le dérèglement climatique et préserver notre environnement, le financement de la transition énergétique est incontournable. La fiscalité carbone s’est ainsi imposée en France pour changer les modes de vie des particuliers, entreprises et administrations.

Introduite en 2014, la taxe carbone, également appelée Contribution Climat Énergie, est une taxe environnementale dont le montant est proportionnel aux émissions de CO₂. Aujourd’hui, de plus en plus d’entreprises s’impliquent dans une démarche responsable en activant des leviers stratégiques pour accélérer la diminution de leur empreinte écologique et énergétique.

Prix sur le carbone : le principe

Il est primordial de générer des flux d’investissements permettant de réduire les facteurs impactant le réchauffement climatique, notamment les émissions de gaz à effet de serre (GES). Pour y parvenir, des instruments de politiques climatiques sont mis en place au niveau national comme international. La tarification du carbone est indéniablement l’un des plus plaidés pour accélérer la transition énergétique.

Concrètement, la mise en place de la composante carbone consiste à attribuer un prix au carbone pour limiter les émissions. C’est le principe du « pollueur-payeur » : plus le français émet des gaz à effet de serre dans l’atmosphère, plus sa contribution financière sera lourde. La tarification du carbone a pour objectif de modifier les habitudes des ménages et des entreprises, afin qu’ils prennent conscience de leur comportement trop énergivore, responsable du réchauffement de la planète. Le but est donc de les pousser à faire des économies d’énergie ou à réduire leur propre consommation.

En mettant un prix sur les émissions de CO₂ émises lors de la combustion des énergies fossiles (gaz naturel, pétrole et charbon), la France entend ainsi diminuer ses émissions de gaz à effet de serre par quatre d’ici 2050.

En 2016, la composante carbone était de 22 €/tonne de CO2, pour être ensuite relevée en 2017 à 30,5 €/tonne de CO2.

Prix sur le carbone et entreprises

Davantage s’impliquer pour accélérer la transition énergétique 

Pour booster la transition énergétique, des entreprises françaises et internationales anticipent le prix sur le carbone. Persuadées qu’il est destiné à s’imposer durablement, elles se préparent en instaurant également dès aujourd’hui un « prix carbone interne » dans leur gestion, afin d’être mieux préparées à cette transition. Malgré des inquiétudes légitimes pour leur compétitivité, elles tentent de généraliser la fixation de ce prix carbone en renonçant aux énergies fossiles pour mener une politique à faible carbone et décourager les émissions de CO₂.

Elles participent à ce changement inéluctable en multipliant des initiatives volontaires. En s’imposant un « prix carbone interne », elles se fixent une valeur dans leur stratégie globale en internalisant le coût économique de leurs émissions de gaz à effet de serre. Elles sont ainsi plus résilientes pour faire face aux politiques climatiques règlementaires.

Ce prix carbone interne peut alors être mis en place sous deux formes :

  • Selon une valeur carbone fixée par l’entreprise, intégrée dans les décisions d’investissement, afin d’encourager le bas carbone. On parle alors de « prix directeur du carbone »
  • Selon une taxe carbone que l’entreprise applique volontairement dans ses opérations en fonction des émissions qu’elle induit. On parle alors de « taxe carbone interne volontaire »

Pour ces entreprises engagées, les avantages de la fixation d’un prix carbone interne sont multiples. Non seulement elles anticipent l’évolution du niveau de la composante carbone fixé par les pouvoirs publics, mais elles dirigent également leurs investissements vers des technologies moins gourmandes en carbone, tout en stimulant la R&D, Recherche et Développement, et en identifiant de nouveaux marchés. Une tendance montante qui séduit de plus en plus d’entreprises en France, comme à l’international.