Après les crises, quels rebonds et quelles leçons ?

Faire des sauts écologiques et énergétiques est une nécessité pour que nos territoires gagnent en résilience

Les rebonds, notre série d’analyses des crises passées vous replonge dans ces événements qui ont marqué le monde afin d’en tirer des enseignements et d’imaginer l’après Covid-19. Parce qu’en période de crise, les leçons du passé sont essentielles pour construire notre futur.

Nos civilisations vivent des crises majeures : certaines locales, d’autres mondiales

Nos sociétés changent, parfois dans le bon sens, et parfois non, car elles peinent à tirer durablement les enseignements de celles-ci. Si l’heure est à la douleur et à l’urgence, la nouvelle crise sanitaire du Covid-19 aura des conséquences écologiques majeures. Certaines ont déjà été observées à très court-terme : baisse de la pollution atmosphérique et de la consommation d’énergie. D’autres se mesureront sur le temps long, pour le meilleur : adoption beaucoup plus massive du télétravail par les entreprises et réduction des déplacements ; ou pour le pire : fragilisation économique ou faillite d’entreprises du BTP essentielles pour réussir la rénovation énergétique de nos bâtiments. Bien malin qui peut prédire ce que sera précisément une France qui se transforme, après avoir vécu en quelques mois le Coronavirus, les Gilets Jaunes et un réveil écologique citoyen. Toutefois, l’orientation vers une trajectoire de société plus sobre, plus résiliente et plus écologique doit être une évidence. Nous allons vivre différemment, et si nous l’organisons bien, même mieux.

Nous sommes en train de tester des modes de vie alternatifs, que nous n’aurions pas forcément choisis, mais auxquels certains d’entre nous vont prendre goût : c’est le lot de chaque crise. A l’heure où entreprises et pouvoirs publics doivent déjà préparer l’après – en même temps qu’ils gèrent l’urgence – quelles leçons tirer des nombreuses catastrophes écologiques et sanitaires passées pour nourrir nos actions de relance ? Nos habitudes alimentaires ont été questionnées avec le scandale de la viande de cheval. La consommation d’énergie par la société japonaise a nettement baissé après Fukushima. La Nouvelle Orléans n’a pas été rebâtie de la même manière après l’ouragan Katrina. On attendrait que l’Australie modifie profondément sa politique environnementale, après avoir vécu ces terribles incendies depuis l’été 2019.

Dans un monde de changements climatiques et de crises écologiques, les phénomènes extrêmes n’ont malheureusement pas fini de se produire

A force de ne pas anticiper, nous continuerons à les subir de plein fouet et ce sont les plus fragiles d’entre nous qui en souffriront toujours le plus. Faisons que les catastrophes précédentes éclairent notre futur et les décisions à venir. Certains « après-crises » ont été ratés d’un point de vue environnemental, d’autres plus réussis. Ayons l’humilité de nous replonger dans la façon dont les sociétés humaines ont géré ces tournants écologiques et sanitaires, pour nous inspirer et organiser notre rebond. Osons pour cela être force de propositions au regard des expériences post-crises dans différents secteurs et à différentes échelles. Inventons de nouvelles sobriétés. Faire des sauts écologiques et énergétiques est une nécessité pour que nos territoires gagnent en résilience. Cela devra être le cœur du plan de relance.